• Le jogging, pas toujours bon pour la santé

    Faire un peu de jogging permet de vivre beaucoup plus longtemps

    Faire un peu de jogging régulièrement augmente l'espérance de vie de manière significative. Mais il ne faut en faire ni trop, ni trop peu !

    Jacques Robert - Jeudi 14 Mars 2013
     

    "Faire du sport est bon pour la santé", mythe ou réalité ? C'est un peu la question que se sont posée des chercheurs danois. En effet, dans les années 1970, lorsque le jogging est devenu populaire, des cas de morts subites en plein effort ont été rapportés dans les médias. On a donc pensé que ce sport était probablement trop violent pour les adultes d'âge moyen.

    En 1976, une large étude menée sur environ 20 000 hommes et femmes danois s'était donné pour objectif d'observer les liens entre le mode de vie et la santé. Les chercheurs ont donc également voulu savoir si le jogging était réellement bon ou mauvais. Pendant le suivi de 35 années, les chercheurs ont comptabilisé 122 morts parmi les joggeurs et 10 158 morts parmi les non-joggeurs. L'analyse détaillée de ces résultats a permis de mettre en évidence que le risque de mourir est diminué de 44% chez les hommes et les femmes joggeurs comparativement aux non-joggeurs.

    Concrètement cela se traduit par une espérance de vie plus élevée de 6,2 ans pour les hommes et 5,6 ans pour les femmes. Mais les chercheurs soulignent que les bénéfices suivent une courbe en U, c'est-à-dire que la mortalité augmente chez le sédentaire, diminue chez le sportif qui s'entraîne modérément puis augmente à nouveau chez le sportif qui s'entraine trop régulièrement ou intensément. Le rythme idéal serait de une à deux heures et demie par semaine, divisé en 2 à 3 sessions d'entraînement et à un rythme doux à modéré.

    Tout dépendrait de la dose. Ceux qui pratiquent de façon intensive auraient un taux de mortalité identique à celui de personnes qui ne courent jamais.

    Juliette Pouyat - Jeudi 12 Février 2015

    Faire du sport, oui mais pas trop ! Telle pourrait être la conclusion de cet article paru dans leJournal of The American College of Cardiology qui rapporte que pratiquer le jogging de façon intensive serait aussi mauvais pour la santé que de ne pas courir du tout….

    « Pratiquer une activité physique régulière est un gage de meilleure santé et augmente l’espérance de vie. Mais la dose d’exercice idéale pour améliorer la longévité est incertaine » expliquent les auteurs.

    Dans cette étude, les chercheurs ont suivi sur une période de 12 ans des participants en bonne santé, appartenant à la Copenhagen City Heart Study : 1098 participants pratiquant le jogging ont été comparés à 413 participants identifiés comme des sédentaires ne pratiquant pas le jogging. Les chercheurs ont demandé aux participants à quelle fréquence ils pratiquaient le jogging, pendant combien de temps et à quel rythme. Ils ont aussi recueilli des informations sur la santé des participants. Le but de l’étude était d’étudier l’association entre la « dose » de jogging et la mortalité toutes causes à long terme.

    Les participants ont été classés en trois groupes (coureur léger, modéré, intensif) en fonction de leur « dose » de jogging déterminée à partir du rythme de course (lent, moyen ou rapide), de la durée (moins de 2,5 heures par semaine, entre 2,5 heures et 4 heures par semaine et plus de 4 heures par semaines) et de la fréquence (pas plus de 3 fois par semaine ou plus de 3 fois par semaine).

    Les résultats montrent que, par rapport à ceux qui ne pratiquent pas le jogging du tout, courir 1 à 2,4 heures par semaine est associé à la plus faible mortalité. En tenant compte, du rythme, de la durée et de la fréquence, les coureurs « légers » ont la plus faible mortalité. Les coureurs modérés présentent une mortalité plus élevée mais toujours inférieure à celle des sédentaires. Le taux de mortalité des coureurs classés dans le groupe intensif n’est pas significativement différente de celle des sédentaires. Le rythme idéal pour courir est lent ou modéré et le mieux est de ne pas pratiquer le jogging plus de 3 fois par semaine ou 2h30 au total.

    « Vous n’avez pas besoin de pratiquer beaucoup pour avoir un impact positif sur votre santé. Et peut-être que vous devriez même ne pas trop en faire » dit Jacob Louis Marott auteur de l’étude. « Aucune recommandation à travers le monde ne mentionne une limite supérieure pour la pratique de l’exercice physique en toute sécurité. Peut-être qu’il y en une ».

    Les chercheurs soulignent qu’il s’agit là d’une petite étude et que le groupe des joggeurs intensifs ne comptent que 36 participants dont 2 sont décédés. Les résultats doivent donc être interprétés avec précaution.

    Cependant, des études antérieures viennent appuyer les résultats de cette étude danoise. Une étude sur des souris montre que l’exercice nuit au rythme cardiaque. D’autres travaux ont monté qu’à long-terme l’exercice intensif d’endurance pouvait endommager le cœur.

    Il n’est donc pas nécessaire de courir à outrance pour conserver son cœur en bonne santé et allonger son espérance de vie, au contraire.

    Source

    Peter Schnohr, James H. O’Keefe, Jacob L. Marott, Peter Lange, Gorm B. Jensen. Dose of Jogging and Long-Term Mortality. The Copenhagen City Heart Study. J Am Coll Cardiol. 2015;65(5):411-419. doi:10.1016/j.jacc.2014.11.023

    Photo : nuttakit pour freedigitalphotos

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  • Sodas et boissons sucrées à l'origine d'une puberté précoce 

    La Nutrition.fr - Juliette Pouyat - Mercredi 04 Février 2015

    Une nouvelle étude parue dans la revue Human Reproduction rapporte que les jeunes filles qui boivent fréquemment des boissons sucrées ont tendance à avoir leurs premières règles plus tôt que celles qui n’en boivent pas. Ce phénomène est inquiétant car avoir ses règles plus tôt est associé à un risque accru de cancer du sein plus tard dans la vie mais également de diabète de type 2. 

    La consommation de boissons sucrées chez les jeunes est associée à une prise de poids qui est également un prédicteur de menstruations précoces. Des mécanismes indépendants de la prise de poids sont également possibles, notamment ceux impliquant insuline et hormones sexuelles.

    L’âge des premières règles a fortement baissé au cours du 20ème siècle dans les pays industrialisés. Et la consommation des boissons sucrées a augmenté en même temps que l’âge des premières règles a diminué. C’est pourquoi les chercheurs ont choisi d’étudier l’association entre la consommation de boissons sucrées et l’âge des premières menstruations.

    Dans cette étude, les chercheurs ont suivi, de 1996 à 2001, 5583 filles appartenant à la Growing up Today Study âgées de 9 à 14 ans. Au début de l’étude, aucune des jeunes filles n’avait eu ses premières règles. A la fin de l’étude, toutes étaient réglées sauf 3% des jeunes filles. Les chercheurs ont déterminé à l’aide de questionnaires à quelle fréquence les jeunes filles consommaient différents types de boissons : une canette ou un verre de soda, un verre de boisson aux fruits non gazeuse ou un verre, une canette ou une bouteille de thé glacé sucré. Toutes ces boissons contiennent du sucre ajouté sous forme de saccharose, glucose, sirop de maïs…certaines contiennent en plus de la caféine. Les chercheurs ont également étudié les boissons gazeuses light et les jus de fruits pour évaluer l’impact des boissons sucrées artificiellement ou naturellement. Une portion correspond à un verre, une canette ou une petite bouteille.

    Quel que soit son âge, une jeune fille non réglée qui consomme plus d’une portion et demie de boissons sucrées par jour est 26% plus susceptible d’avoir ses premières règles dans le mois suivant qu’une jeune fille qui ne boit pas plus de 2 boissons sucrées par semaine. Les résultats montrent que les jeunes filles qui boivent plus d’une portion et demie de boissons sucrées par jour ont leurs premières règles 2,7 mois plus tôt que celles qui en boivent 2 ou moins par semaine. Cet effet est indépendant de l’indice de masse corporelle, de la taille, des apports alimentaires totaux et d’autres facteurs, comme l’activité physique. Les chercheurs n’ont pas trouvé d’association entre les boissons gazeuses light (avec édulcorants intenses) ou les jus de fruits et l’âge des premières règles.

    « Notre étude alimente l’inquiétude croissante à propos de la consommation très répandue des boissons sucrées chez les enfants et les adolescents aux Etats-Unis et ailleurs. La principale préoccupation concerne l’obésité, mais les résultats de notre étude suggèrent que les premières règles arrivent plus tôt chez les jeunes filles qui consomment beaucoup de boissons sucrées. Ces résultats sont importants dans le contexte de puberté précoce observée dans les pays développés sans que l’on en connaisse les raisons  » explique le Dr Karin Michels qui a dirigé les recherches.

    Les auteurs expliquent qu’une diminution d’un an de l’âge de la ménarche –première période de menstruations- augmenterait le risque de cancer du sein de 5%. Donc une diminution de l’âge de la ménarche de 2,7 mois a probablement un impact modeste sur le risque de cancer du sein. « Dans notre étude la consommation de boissons sucrées la plus élevée, plus d’une portion et demie par jour, est relativement basse, comparée à la consommation d’autres populations dans lesquelles nous pourrions nous attendre à une diminution encore plus inquiétante de l’âge de la ménarche ».

    « Les boissons contenant du sucre ajouté ont un index glycémique plus élevé que les boissons sucrées naturellement. Un index glycémique élevé conduit à une augmentation rapide de la concentration d’insuline dans l’organisme. Or, cette concentration élevée d’insuline peut entrainer une augmentation des hormones sexuelles et les études montrent que de grandes modifications dans la concentration de ces hormones ont été associées à des règles plus précoces. La présence de caféine aurait d’ailleurs le même effet » expliquent les auteurs.

    A noter cependant que d’autres facteurs pourraient expliquer une puberté précoce, comme la consommation élevée de protéines animales mais aussi des facteurs environnementaux et notamment l’exposition à des perturbateurs endocriniens (phtalates par exemple).

    Source

    Carwile JL, Willett WC, Spiegelman D, Hertzmark E, Rich-Edwards J, Frazier AL, Michels KB. Sugar-sweetened beverage consumption and age at menarche in a prospective study of US girls.Hum Reprod. 2015 Jan 27. pii: deu349. [Epub ahead of print]

    photo : artur84 pour freedigitalphotos

     

    La puberté précoce, signe d'un risque de diabète

    Les filles qui ont leurs premières règles le plus tôt ont plus de risque de développer un diabète de type 2 à l’âge adulte.

    La Nutrition.fr - Marie-Céline Jacquier - Mercredi 30 Octobre 2013

    Puberté précoce et diabète de type 2 seraient deux phénomènes associés, selon une étude européenne parue dans Diabetes Care.

    Chez les filles, la puberté se manifeste par l’augmentation du volume des seins, l’apparition de poils et des premières règles. Ces transformations sont déclenchées par la production d'hormones. La puberté précoce apparaît lorsque ces hormones sont produites trop tôt, mais aussi sous l'influence de facteurs environnementaux (lire encadré).

    Dans cette étude, des chercheurs européens ont voulu examiner le lien entre l’âge des premières règles et le risque de diabète de type 2 à l’âge adulte. En effet, les filles qui ont une puberté précoce sont plus susceptibles de devenir obèses. Les enregistrements médicaux de plus de 15 000 femmes provenant de 8 pays européens participant à la grande étude prospective EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition)-InterAct ont servi à cette analyse.

    Résultats : L’âge moyen des premières règles allait de 12,6 à 13,6 ans. Chaque année supplémentaire dans l'apparition des règles était associé à un IMC (indice de masse corporelle) à l’âge adulte réduit de 0,32 kg/m2. Par rapport aux jeunes filles qui avaient leurs règles à l’âge médian de 13 ans, celles qui avaient leurs règles le plus tôt (entre 8 et 11 ans) avaient un risque de diabète de type-2 augmenté de 70 %. Une fois l'indice de masse corporelle pris en compte, ce risque était ramené à 42%. Le fait d'avoir les premières règles plus tard que la moyenne (par exemple à 15 ans) n’amenait pas une protection supplémentaire vis à vis du risque de diabète.

    En France l'âge moyen des premières règles était de 12,6 ans en 2006.

    Les facteurs biologiques impliqués dans le déclenchement de la puberté pourraient jouer un rôle dans le développement du diabète de type 2 des années plus tard. Les auteurs soulignent que l’incidence du diabète de type-2 a augmenté au cours des dernières décennies, et qu’en même temps l’âge moyen de la puberté a diminué.

    En définitive, les femmes qui ont eu leurs premières règles tôt ont un risque augmenté de diabète de type-2 à l’âge adulte. Moins de la moitié de cette association est liée à l’IMC.

    Les évolutions des modes de vie (alimentation, pollution environnementale...) pourraient jouer un rôle dans l'augmentation des cas de puberté précoce. Récemment, il a été montré qu’un manque de vitamine D pouvait favoriser la puberté précoce des filles.

    Source

    Elks CE, Ong KK, Scott RA, van der Schouw YT, Brand JS, Wark PA, Amiano P, Balkau B, Barricarte A, Boeing H, Fonseca-Nunes A, Franks PW, Grioni S, Halkjaer J, Kaaks R, Key TJ, Khaw KT, Mattiello A, Nilsson PM, Overvad K, Palli D, Quirós JR, Rinaldi S, Rolandsson O, Romieu I, Sacerdote C, Sánchez MJ, Spijkerman AM, Tjonneland A, Tormo MJ, Tumino R, van der A DL, Forouhi NG, Sharp SJ, Langenberg C, Riboli E, Wareham NJ; InterAct Consortium. Age at Menarche and Type 2 Diabetes Risk: The EPIC-InterAct study. Diabetes Care. 2013 Nov;36(11):3526-34.

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